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Nouveau film documentaire sur les lycéennes, décédées suite à la bombe-A de Hiroshima

Kazuko Matsushima (44 ans), interprète et coordinatrice de tournage de film et habitante de Paris est en train de réaliser un film documentaire à Hiroshima. Elle a été inspirée par un livre de Chieko Seki (85 ans), journaliste de Tokyo qui raconte des récits sur ses camarades de lycées et victimes de la bombe-A de Hiroshima. Le but de ce film est de mettre en lumière les victimes très jeunes et transmettre le message de la démolition de l’arme nucléaire aux prochaines générations du Japon et de la France.

La caméra s’arrête sur le visage de Seki qui met sa main sur un monument dédié aux lycéens, victimes de la bombe-A qui ont été mobilisés et ont travaillé pour déplacer des bâtiments importants du centre de Hiroshima pour les sécuriser. Seki raconte : « C’était le mois le plus chaud de l’année et une des périodes les plus dangereuses de Hiroshima, nous étions de petits soldats en ce temps-là ». Pendant trois jours, du deux au quatre avril 2017, Matsushima a fait un tournage avec Seki à Hiroshima.

Seki était en deuxième année du lycée publique pour filles de Hiroshima, le 6 août 1945 lorsque la première bombe-A a été larguée. Ce jour-là, elle était malade et était restée à la maison familiale de Ujina (actuellement quartier Minami), situé à 3 km du point zéro. Ses camarades en revanche travaillaient à Zakoba-cho (actuellement quartier Naka), situé à 1 km du point zéro et sont toutes décédées suite à l’explosion. Plus tard, Seki a fait des recherches sur ses 39 camarades en interviewant leurs familles sur ce que ses amies ont fait ce jour-là et de quelle façon elles étaient mortes. Ensuite elle a publié un livre, avec le titre « Nishigumi, classe de la deuxième année du lycée publique pour filles de Hiroshima ».

Après avoir lu ce livre à Paris, Matsushima a été très émue et étant fraîchement diplômée en théorie du film et techniques de tournage à l’université de Paris, décida de réaliser un film documentaire sur ce livre. Elle a contacté Seki et lui a demandé d’être protagoniste de son film. Seki a immédiatement accepté en disant qu’elle serait contente si on pouvait s’intéresser aux jeunes filles et garçons, victimes de la bombe-A.

Le livre décrit les jeunes étudiantes s’enfuyant dans le feu féroce en se tenant les mains, les parents cherchant désespérément leurs enfants pour qu’ils puissent les revoir une dernière fois avant leurs décès…

Matsushima aimerait présenter l’amour humain, présenté dans le livre de Seki et faire un film facile à comprendre même pour les gens qui ne connaissent pas de tout le sujet.

Matsushima va continuer ses recherches complémentaires et terminer son film aussitôt que possible. La France, où elle habite depuis vingt ans, est un pays nucléaire. Elle dit : « En transmettant le message sur l’atrocité de la bombe atomique par mon film, je voudrais aussi apprendre comment je peux discuter avec les gens qui croient en la dissuasion nucléaire. »

Kanako Noda (article du 15 avril 2017, édition du matin)

Traduction : Kuniko Satonobu, journaliste indépendante en Suisse

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