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Traité d’interdiction des armes nucléaires, entrera-t-il en vigueur en 2018 ?

L’année 2018 est une année cruciale pour le traité d’interdiction des armes nucléaires, adopté à l’ONU le 7 juillet 2017, puisque si plus de 50 pays le ratifiaient cette année, il entrerait en vigueur. Le réseau international « Maires pour la Paix » dont le président est le maire de Hiroshima Kazumi Matsui et plusieurs groupes de citoyens de Hiroshima ou de Hibakusha (victimes irradiées par la bombe A) ont commencé à collecter des signatures en vue de réaliser l’entrée en vigueur du traité. Comment les pays nucléaires ou le Japon sous le « parapluie nucléaire » américain vont -ils répondre au souhait des Hibakusha ? C’est l’enjeu de cette année.

« Votre signature poussera tous les pays du monde à ratifier le traité d’interdiction des armes nucléaires ». C’est ce qui est écrit dans les plus de 2000 feuilles de la récolte de signatures distribuées par « Maires pour la Paix ». Dans leur préface, on explique des éléments importants du traité et ces feuilles se trouvent actuellement dans le Musée du Mémorial de la Paix ou dans différents bureaux de quartiers de Hiroshima.

Le traité d’interdiction des armes nucléaires est ouvert à la signature ou à la ratification depuis septembre 2017, et le 8 décembre 2017, 56 pays l’ont signé dont 3 l’ont ratifié.

Le bureau de « Maires pour la Paix » d’Hiroshima considère l’entrée en vigueur du traité comme objectif essentiel de cette année. « Dans cette optique, nous aimerions créer un environnement qui permet à chaque nation de ratifier plus facilement le traité ». Comme exemple, Mme Beatrice Fihn, directrice de l’ICAN (Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires), lauréate du prix Nobel de la paix, a été invitée au Japon pour avoir une discussion avec de jeunes Japonais dans une conférence organisée dans la ville de Hiroshima.

L’Association japonaise des survivants de la bombe A a aussi un projet de « Récolte de Signatures Internationales par les Hibakusha » qui demande à tous les pays du monde de ratifier le traité. Sept associations, y compris l’association de survivant de la bombe A de la préfecture d’Hiroshima, ainsi que la coalition des coopérations préfectorales ont ensemble créé une union de réseau pour renforcer le mouvement vers l’entrée en vigueur du traité.

Le gouvernement japonais s’oppose au traité en s’associant avec les États-Unis qui propose le désarmement nucléaire progressif. Dans le but de trouver des stratégies pour avancer le désarment nucléaire, le Japon a organisé en novembre dernier à Hiroshima, une première réunion du groupe des sages appelé « Group of Eminent Persons for Substantive Advancement of Nuclear Disarmament », composé de 15 experts des 9 pays nucléaires et non-nucléaires. Après la deuxième réunion en mars 2018, le groupe des sages préparera une recommandation pour le 2ème Comité préparatoire de la Conférence d’examen du TNP 2020.

D’après le président de la première réunion du groupe, il a été proposé que les pays nucléaires ou du « parapluie nucléaire » peuvent participer en tant qu’observateur, avant leur ratification, à la Conférence des pays ratifiés. M.Yasuyoshi Komizo, membre du groupe et chef administratif de « Maires pour la Paix » d’Hiroshima pense que dans ces réunions du groupe des sages, on peut approfondir la discussion sur la vérification en cas de l’abandon des armes nucléaires ou sur l’aspect inhumain des armes nucléaires. Concernant la participation du Japon comme observateur à la Conférence des pays ratifiés, M. Tomoyuki Yoshida, directeur de la non-prolifération et de la science du désarmement a déclaré : « pour le moment on ne peut rien préciser ».

Pendant la première réunion du groupe des sages, on dit que plusieurs propositions, comme une doctrine de non-usage des armes nucléaires, qui auraient pu être acceptées par des pays nucléaires, ont été faites.

Dans tous les cas, le gouvernement japonais ne change pour l’instant pas sa politique nucléaire, en s’appuyant sur la dissuasion nucléaire américaine, en raison de la menace actuelle de la Corée du Nord.

Infobox : Le traité d’interdiction des armes nucléaires Un premier traité international qui interdit la production, la possession, le stockage, le déploiement, l’emploi ou la menace d’emploi des armes nucléaires. Dans sa préface, l’expression suivante est inscrite : « nous prenons note du calvaire physique et moral des Hibakusha ». Approuvé par 122 pays et régions, le traité a été adopté le 7 juillet 2017. Les états nucléaires comme les États-Unis ont boycotté la conférence et le Japon n’a pas participé à la négociation. Le traité doit entrer en vigueur, quatre-vingt-dix jours après le dépôt du 50ème instrument de ratification.

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