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L’administration Trump tourne le dos à l’opinion publique mondiale avec le premier essai nucléaire sous-critique

Selon Kyodo News, le rapport trimestriel de la « National Nuclear Security Administration (NNSA) » du département américain de l'Énergie a révélé que les États-Unis avaient effectué un essai nucléaire sous-critique qui ne produit pas d'explosion nucléaire, en utilisant du plutonium, sur un site du Nevada en décembre 2017. Il s’agissait du premier test sous l’administration Trump, un test qui n’a pas été effectué depuis cinq ans. Cela marque aussi le 28ème essai de ce type aux États-Unis. La NNSA a déclaré que l'efficacité d'une arme nucléaire de conception nouvelle avait été vérifiée. Les États-Unis ont suspendu leurs essais nucléaires souterrains en 1992 et ont commencé à réaliser des essais nucléaires sous-critiques en 1997, affirmant que ce type d’essai nucléaire n'était pas interdits dans le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE).

Remettre en cause l’arsenal nucléaire américain et l’attitude du Japon

L’essai nucléaire sous-critique réalisé par les États-Unis en décembre 2017 met en évidence leur politique nucléaire persistante, de maintenir l’arme nucléaire dans le long terme. Il révèle également le fait que l'administration Trump tourne le dos à l'opinion publique du monde qui considère l’abolition des armes nucléaire comme un objectif urgent, ce qui est clairement exprimé dans le traité d’interdiction des armes nucléaires, adopté à l’ONU en 2017.

En février 2018, l'administration Trump a publié la nouvelle « Nuclear Posture Review (NPR) » américaine qui inclut la politique de développement d’un nouveau type d’arme nucléaire d’une puissance assez faible qui pourra, donc, être utilisé sans trop d’hésitation. Alors que les États-Unis ont réclamé la dénucléarisation de la Corée du Nord, ils ont affirmé qu'ils ne ratifieront pas le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE), qui interdit les essais nucléaires souterrains.

Le rapport sur le plan de gestion de l’arsenal nucléaire américain présenté par le Département de l’énergie au Congrès à l’automne 2017 révèle l’enfoncement des essais nucléaires sous-critiques d’ici au milieu des années 2020. Les États-Unis semblent donc continuer à effectuer des essais nucléaires sous-critiques.

Que l’administration américaine soit sous Trump ou Obama, peu importe. Les États-Unis s’attachent toujours à leurs armes nucléaires. Ce plan visant à renforcer l’arsenal nucléaire est un héritage du deuxième mandat de l’ancien gouvernement Obama. Même si l'ex-président Barack Obama avait appelé à « un monde sans armes nucléaires », il a admis la mise en œuvre de quatre essais nucléaires sous-critiques. En outre, ce pays a poursuivi ses expériences nucléaires avec des dispositifs intégrant la « machine Z » pour évaluer les performances des armes nucléaires depuis l’administration précédente.

L’un des arguments souvent utilisé par les États-Unis afin de justifier leurs essais nucléaires est l’affirmation selon laquelle : « une dissuasion nucléaire fiable (la parapluie nucléaire) doit être assurée pour protéger nos alliés ». Et le Japon, unique pays frappé par la bombe atomique occupe le premier rang pour cette liste d’alliés.

Même lorsqu’on a révélé le fait qu’un essai nucléaire sous-critique avait été effectué aux États -Unis en 2017, le gouvernement japonais n'a fait preuve d’aucune réclamation, indiquant seulement que ce type de d’essai nucléaire n'était pas interdit dans le TICE.

Cependant, la situation a bien changé depuis que le traité d'interdiction des armes nucléaires a été adopté en juillet 2017. Ce traité va plus loin que le TICE, car il interdit complètement tous les essais nucléaires, y compris les essais ne produisant aucune explosion nucléaire. Si le traité entre en vigueur, les Etats-Unis, persistants dans leur programme d'essais nucléaires, et le Japon, tolérant ces essais en tant que pays du « parapluie nucléaire » américain, seront tous les deux critiqués encore plus fortement par leurs citoyens ainsi que par les citoyens du monde.

Écrit par Yumi Kanazaki, publié le 11 octobre 2018
Traduction : Kuniko Satonobu

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