Cénotaphe des Victimes de la Bombe Atomique

Le Cénotaphe des Victimes de la Bombe Atomique dans l'alignement du Dôme (à l’arrière-plan)

Le Cénotaphe des Victimes de la Bombe Atomique en court de construction (1952)
À l’époque, le gouvernement central avait rejeté la demande que soit érigé dans le Parc un monument regroupant les ossements des victimes. La ville présenta alors une requête pour l’érection d’une « Stèle Commémorative de Hiroshima Ville de la Paix » répertoriant la liste des victimes de la bombe et obtint une subvention. Telle est donc l’appellation officielle de cette stèle.
Fixée sur un socle de 4,7m et haute de 3,7m pour une longueur de 8,3m dans sa partie supérieure, cette stèle de style haniwa est l’œuvre de Kenzô TANGE (1913-2005), l’architecte lauréat du concours pour la conception du parc en 1949, et futur célébrité mondiale. Le budget de la ville étant insuffisant, le monument fut construit en béton, mais à l’instar de la Diète Nationale, le Cénotaphe portant les noms des victimes est taillé dans du granit de l’île Kurokami ( Préfecture de Yamaguchi ). Trois lignes sont gravées à l’horizontale sur l’une de ses parois.
«Reposez en paix, nous ne referons pas les erreurs du passé ». Cette épitaphe est due à Tadayoshi SAIKA (1894-1961), Professeur de l’Université de Hiroshima. Trois mois après l’inauguration, lors de la Conférence Mondiale des Fédérations d’Asie qui se tenait à Hiroshima, le juriste indien Radhabinod PAL (1886-1967) déclara à propos de cette épitaphe : « Ce ne sont pas les Japonais qui ont largué la bombe atomique. »
Le Professeur SAIKA, lui-même un survivant de la bombe, expliqua que « l’humanité tout entière est le sujet grammatical de cette épitaphe ». Pourtant la controverse qui divisait la population se prolongea jusqu’à la fin des années 60. En 1983, la ville a installé un panneau en japonais et en anglais qui explicite le sens de cette épitaphe comme « le serment de ne plus répéter cette erreur qu’est la guerre ». La partie supérieure du Cénotaphe a été refaite en granit en 1985.
Chaque année, lors de la Cérémonie de Commémoration en faveur de la Paix, sont ajoutés à la liste les noms des nouveaux défunts, victimes des séquelles de la bombe. L’année dernière, plus de 269 000 noms étaient ainsi répertoriés.
(Journal Chûgoku-Shinbun du 16 mai 2011, édition du matin)