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Lors de l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, les citoyens de Hiroshima et les survivants de la bombe atomique réaffirment leur résolution et leur lutte pour l’abolition de l’arme nucléaire

Le 22 janvier 2021, le Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, accord qui interdit complètement l'utilisation et le développement des armes nucléaires, est entré en vigueur pour les pays qui l'ont ratifié. Ce jour-là, les survivants de la bombe atomique et les citoyens de Hiroshima se sont rassemblés dans la ville de Hiroshima et ont réaffirmé leur résolution pour que le Traité puisse conduire à l'abolition des armes nucléaires. Cela fait 75 ans et cinq mois que l'armée américaine a largué la bombe atomique. Ce droit international - qui a enfin défini les armes nucléaires comme des armes inhumaines - peut-il devenir efficace en impliquant les puissances nucléaires ? Les participants à la réunion ont refait le point sur leur désir ainsi que sur le rôle de la ville bombardée par la bombe atomique.

Devant le Dôme Genbaku (Dôme de la bombe atomique) du district de Naka, des groupes de citoyens ont organisé une manifestation pour saluer l'entrée en vigueur du Traité. Les participants ont formé le message « NO NUKES FUTURE ! » avec la lumière des bougies. Ils ont également déclaré : « Les armes nucléaires sont désormais interdites par le droit international. La lutte entre l'humanité et les armes nucléaires commence dès maintenant ».

Devant le Monument de la Paix des Enfants, situé près du Dôme Genbaku, des enfants de Hiroshima ont joué une pièce de théâtre sur le thème de la paix, sans public à cause de la pandémie de COVID-19. Ces enfants ont également fait connaître leur message : « Nous aimerions tous devenir une personne capable à elle seule de construire la paix » et ils ont exprimé leur détermination à continuer de réaliser les souhaits des survivants de la bombe atomique.

Le maire de Hiroshima, M. Kazumi Matsui a tenu une conférence de presse à l'hôtel de ville de Hiroshima, d’où il a transmis ce message aux nombreux survivants qui ont contribué à la réalisation du Traité. M. Matsui a déclaré : « Je veux exprimer mon respect aux survivants de la bombe atomique qui ont sans cesse souligné que les armes nucléaires sont un mal absolu qui massacre des innocents ». Le gouverneur de la préfecture de Hiroshima, M. Hidehiko Yuzaki, a déclaré que la préfecture de Hiroshima renforcerait ses efforts afin de proposer une politique de sécurité qui ne repose pas sur la dissuasion nucléaire.

M. Sunao Tsuboi (95 ans), président de l’Association des survivants de la bombe A de la préfecture de Hiroshima (Hiroshima-ken Hidankyo) et coprésident de l’Association des survivants de la bombe A (Nihon Hidankyo) a demandé au gouvernement japonais de signer et de ratifier le Traité et il a publié cette déclaration : « Les souffrances que nous avons connues ne devraient jamais se répéter. Les survivants de la bombe atomique espèrent désespérément que les armes nucléaires seront éliminées de ce monde. N’abandonnons jamais cet espoir ».

Les États non dotés d’armes nucléaires telles que l'Autriche et le Mexique ont joué un rôle majeur dans les débats qui ont précédé la promulgation du Traité. En juillet 2017, le Traité a été adopté par 122 pays à l’Assemblé des Nations unies. Les pays nucléaires tels que les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Russie et la Chine, ainsi que le Japon et la Corée du Sud, pays qui dépendent du parapluie nucléaire américain, n’ont pas ratifié le Traité.

La Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (ICAN), une ONG qui a contribué à la réalisation du Traité et qui a reçu le Prix Nobel de la paix en 2017, a déclaré son objectif de voir doubler dans un délai de trois ans le nombre de nations et de régions ratifiant le Traité, passant des 51 actuels à 100, majorité des nations membres aux Nations unies.

Le Traité interdit également la menace de l'utilisation d'armes nucléaires. Des mesures concrètes pour vérifier les progrès réalisés par les pays en vue de l'abolition nucléaire seront déterminées lors des prochaines réunions des États parties qui se tiendront dans la même année que celle de l'entrée en vigueur du Traité. Ainsi, la première réunion devrait avoir lieu à Vienne, vers la fin de cette année.

Écrit par Tsuyoshi Kubota et publié initialement le 23 janvier 2021
Traduction : Kuniko Satonobu

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