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Cadre juridique d’une résolution concernant la Convention sur les Armes Nucléaires – abstention du Japon, déception à Hiroshima et Nagasaki –

 Le 3 novembre 2015, au sein de la Première Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies, le vote d’abstention du gouvernement japonais lors du vote du projet de résolution en faveur d’un appel pour l’élaboration d’un cadre juridique pour l’abolition des armes nucléaires a suscité déception et colère parmi les survivants et les irradiés de la bombe atomique.

 Le 3 novembre, devant le choix du gouvernement japonais de s’abstenir, lors des travaux de la Première Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le vote du projet de résolution proposé par l’Autriche et différents pays en appel à la création d’une plateforme juridique visant au bannissement des armes nucléaires, les survivants et irradiés de la bombe ont manifesté leur déception et leur colère.Seul pays qui a souffert des bombardements atomiques, le Japon se doit de prendre l’initiative et d’agir sur le monde en vue du bannissement des armes nucléaires ; un tel vote d’abstention est proprement intolérable, s’est insurgé M. SAKUMA Kimihiko (71 ans), président de la Confédération des Organisations des Victimes des bombes A et H du département de Hiroshima. Il s’est également interrogé sur les raisons pour lesquelles le gouvernement japonais, alors même qu’il encourage la visite des sites atomisés que sont Hiroshima et Nagasaki, n’avait pu obtenir l’accord de pays comme les États-Unis, détenteurs de l’arme nucléaire, sur sa proposition de résolution d’éradication des armes atomiques. Je ne comprends pas le but recherché par le gouvernement du Japon. Son devoir est de montrer au monde une attitude ferme, tournée vers l’éradication, et de s’émanciper de la protection du parapluie atomique des États-Unis, a-t-il ajouté.

 M. MIMAKI Toshiyuki (73 ans), vice-président de l’autre Confédération des Organisations des Victimes des bombes A et H du département de Hiroshima présidée par M. TSUBOI Sunao, a déploré l’opposition de la Chine au projet de résolution prôné par le Japon : Le vœu des survivants de la bombe, - que personne dans le monde ne connaisse une telle tragédie -, ne serait-il désormais compris que par les seuls survivants eux-mêmes ? La visite des cités atomisées de Hiroshima et Nagasaki par les dirigeants mondiaux en est d’autant plus nécessaire, a-t-il déclaré avec amertume.

 L’abstention du gouvernement japonais a également provoqué des remous parmi les participants à la Conférence Pugwash, - une organisation internationale de personnalités scientifiques visant à l’abolition des armes atomiques -, tenue dans la ville de Nagasaki. M. UMEBAYASHI Hiromichi, ancien président du Centre de Recherche sur l’Abolition des Armes Nucléaires de l’Université de Nagasaki a déclaré : Le projet de résolution soumis par le Japon aurait-il été adopté que son contenu n’en était pas moins banal au regard de la proposition de l’Autriche. Pays victime des bombardements atomiques, le Japon doit insister sur l’inhumanité des armes nucléaires et s’engager pleinement dans le courant international visant à la conclusion du traité d’abolition souhaité.

(Kohei OKATA et Kyosuke MIZUKAWA)

(article du 4 novembre 2015, édition du matin)

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