Setsuko Thurlow appelle les étudiants à entreprendre des actions concrètes à Hiroshima
nov. 24, 2018
Mme Setsuko Thurlow (86 ans), rescapée de la bombe atomique d’Hiroshima et habitante du Canada a donné une conférence à son ex-université « Hiroshima Jogakuindai » le 23 novembre. Elle a appelé les étudiants à entreprendre des actions concrètes à partir de la ville frappée par la bombe atomique afin d’abolir les armes nucléaires. En décembre dernier, Mme Thurlow a donné un discours en tant que Co-lauréate du Prix Nobel de la paix 2017, lors de la cérémonie de remise du prix à la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN).
Lorsque la bombe atomique a été larguée, Mme Thurlow était étudiante de deuxième année au lycée de « Hiroshima Jogakuin ». En ce jour du bombardement atomique, elle travaillait en tant qu'étudiante mobilisée au deuxième quartier général, situé à 1,8 km du point zéro et a été gravement irradiée. Dans la salle de conférence de son ex-université, elle a montré une longue banderole qui comportait 351 noms écrits à la main, de ses camarades qui ont été toutes tuées par la bombe atomique et elle a déclaré : « A chaque conférence organisée dans le monde pour faire appel à l’abolition des armes nucléaires, j’apporte toujours cette banderole. Je voyage ainsi avec mes camarades dans le monde entier. Je vous prie de sentir la valeur de la vie de chaque victime du bombardement atomique au lieu de penser vaguement au nombre total de décès 140,000 vérifiés jusqu’à la fin de l’année 1945 ».
Mme Thurlow a également évoqué le fait que le gouvernement japonais, ensemble avec les États dotés de l’arme nucléaire, a refusé de signer le traité d’interdiction des armes nucléaires : en effet l’ICAN a obtenu le prix Nobel pour ses efforts afin que le traité soit adopté. Et Mme Thurlow a critiqué sévèrement le gouvernement japonais : « Le gouvernement japonais ignore et nous trahit, nous les Hibakusha (survivants de la bombe atomique) qui ont continué de rappeler les conséquences inhumaines de l'utilisation d'armes nucléaires depuis 73 ans ». Elle a également souligné : « J’aimerais que vous diffusiez la colère à partir d’Hiroshima. Rester en silence signifie que vous acceptez la politique de continuer ».
Mme Thurlow nous a aussi rappelé que le premier objectif est que 50 pays ratifient le traité d’interdiction des armes nucléaires pour qu’il puisse entrer en vigueur. Pour cela, elle a demandé au gouvernement de la ville d’Hiroshima de prendre quelques mesures pour que le gouvernement japonais change sa politique nucléaire et ratifie le traité.
Quelque 1 000 personnes ont écouté le discours de Mme Thurlow. Certaines de ses anciens camarades de classe sont venues et étaient heureuses de la revoir. Ayant obtenu le diplôme de l’université « Hiroshima Jogakuindai » au printemps dernier, Mme Emika Yamada (23 ans), enseignante de crèche a déclaré : « J’ai été touchée par le message de Mme Thurlow qu’il faut prendre des actions concrètes. Je pense que mon action sera de continuer à transmettre la valeur de la paix aux enfants de bas âge de manière compréhensive pour eux ».
Légende : Setsuko Thurlow demande le public de prendre des actions concrètes avec courage et espoir en vue de l'abolition des armes nucléaires. (Photo prise à l'université Hiroshima Jogakuindai le 23 novembre)
Écrit par Yumi Kanazaki, publié initialement le 24 novembre 2018 Traduction : Kuniko Satonobu
Lorsque la bombe atomique a été larguée, Mme Thurlow était étudiante de deuxième année au lycée de « Hiroshima Jogakuin ». En ce jour du bombardement atomique, elle travaillait en tant qu'étudiante mobilisée au deuxième quartier général, situé à 1,8 km du point zéro et a été gravement irradiée. Dans la salle de conférence de son ex-université, elle a montré une longue banderole qui comportait 351 noms écrits à la main, de ses camarades qui ont été toutes tuées par la bombe atomique et elle a déclaré : « A chaque conférence organisée dans le monde pour faire appel à l’abolition des armes nucléaires, j’apporte toujours cette banderole. Je voyage ainsi avec mes camarades dans le monde entier. Je vous prie de sentir la valeur de la vie de chaque victime du bombardement atomique au lieu de penser vaguement au nombre total de décès 140,000 vérifiés jusqu’à la fin de l’année 1945 ».
Mme Thurlow a également évoqué le fait que le gouvernement japonais, ensemble avec les États dotés de l’arme nucléaire, a refusé de signer le traité d’interdiction des armes nucléaires : en effet l’ICAN a obtenu le prix Nobel pour ses efforts afin que le traité soit adopté. Et Mme Thurlow a critiqué sévèrement le gouvernement japonais : « Le gouvernement japonais ignore et nous trahit, nous les Hibakusha (survivants de la bombe atomique) qui ont continué de rappeler les conséquences inhumaines de l'utilisation d'armes nucléaires depuis 73 ans ». Elle a également souligné : « J’aimerais que vous diffusiez la colère à partir d’Hiroshima. Rester en silence signifie que vous acceptez la politique de continuer ».
Mme Thurlow nous a aussi rappelé que le premier objectif est que 50 pays ratifient le traité d’interdiction des armes nucléaires pour qu’il puisse entrer en vigueur. Pour cela, elle a demandé au gouvernement de la ville d’Hiroshima de prendre quelques mesures pour que le gouvernement japonais change sa politique nucléaire et ratifie le traité.
Quelque 1 000 personnes ont écouté le discours de Mme Thurlow. Certaines de ses anciens camarades de classe sont venues et étaient heureuses de la revoir. Ayant obtenu le diplôme de l’université « Hiroshima Jogakuindai » au printemps dernier, Mme Emika Yamada (23 ans), enseignante de crèche a déclaré : « J’ai été touchée par le message de Mme Thurlow qu’il faut prendre des actions concrètes. Je pense que mon action sera de continuer à transmettre la valeur de la paix aux enfants de bas âge de manière compréhensive pour eux ».
Légende : Setsuko Thurlow demande le public de prendre des actions concrètes avec courage et espoir en vue de l'abolition des armes nucléaires. (Photo prise à l'université Hiroshima Jogakuindai le 23 novembre)
Écrit par Yumi Kanazaki, publié initialement le 24 novembre 2018 Traduction : Kuniko Satonobu